Une année s’est écoulée; la saison des pluies et la saison sèche ont achevé leur danse. C’est le moment de plier bagages. Pour nous, cela signifie: Retour à la grisaille, en banlieue Parisienne, tours de béton et transports en commun bondés… Quand je pense à la grande ville, le mot qui me vient est: Saturation. Nous venons de boucler notre ultime randonnée autour du Piton Maillot, au départ de la Marre à Vieille Place (ah, ces noms… ça va nous manquer) comme si on essayait d’étreindre le paysage ou d’imprimer un maximum de souvenirs de cette nature sauvage. La nostalgie s’empare de nous, au cœur du cirque de Salazie. Quel endroit pour un adieu! On embrasse d’ici tout l’est de l’île, la côte au vent où nous avons vécu, dans cette palette de verts émeraude et de lave noire. Tant de souvenirs se bousculent: C’est l’année où nous avons commencé à marcher, à reconsidérer ce vieux moyen d’exploration qu’est la marche à pieds, le plus rudimentaire, avant l’invention de la roue. Un moment, nous profitons de la vue splendide, des paysages immenses et vierges. Que dire à cet instant? Toutes les bonnes choses ont une fin (sauf la banane qui en a deux). « On en aura bien profité… » Il est temps de partir, mais encore une minute…
A la Réunion, on laisse un chemin derrière soi et, quelques mois après, on ne le reconnait plus. Les Jouvences, Longoses ou autres pestes végétales transfigurent ce que l’on croit connaître. Mieux encore, j’ai remarqué cette année-là qu’on ne reconnaît plus un paysage après plusieurs heures tant la lumière a changé, raison pour laquelle je n’ai rien contre les aller-retours. Comme on le dit si bien: On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve. Or, c’est sur ce « même fleuve » à la fois ancestral et juvénile que nous embarquons, vers d’autres expériences, d’autres destinations. Une page se tourne. Nous allons revoir famille et amis; tout n’est pas si sombre après tout: « ce n’est qu’un nouveau départ » comme il y en aura tant. Pour nous, l’heure du retour en métropole a sonné, la fin d’une parenthèse exquise; cela ne signifie pas que nous allons baisser le pied, nous retrouver enferré dans la routine. Tout au contraire, c’est le début d’un cycle, d’une existence plus attentive aux vies qui nous entourent. Une soixantaine de ballades nous ont forgé un regard plus doux et plus fin sur la symphonie du vivant. Il ne s’agit pas de respect, mais d’amour. Nous devons aimer l’arbre qui pousse au seuil de nos maisons, ses racines, ses branches et ses feuilles, nous étonner et nous réjouir de sa longévité, sans quoi c’est de mépris, d’ingratitude que nous mourrons. Pour en arriver aux mêmes aboutissants, les sources mythologiques ne manquent pas, mais rien ne vaut l’expérience du commun. « C’était tout de même une belle année, n’est-ce pas? »
Errance au crépuscule
Tentative de régression au stade pré-fœtal
L’échine voûtée du Piton Cabri
Le plus secret des Trois Bassins
Aurore sur la plaine pétrifiée
Au seuil du Taibit, je rêve d’avoir dormi à Cilaos, mais je n’en suis plus sûr
Les gouffres moites du Bras de la Plaine
Les mousses du Col de Fourche
Au temple du Colosse
Remparts de Salazie vus du sentier Dioré
La forêt dense de Bélouve
Quand ses « Deux Bras » me prirent à la gorge…
Vue du Piton des Neiges, les mornes semblent ployer sous le poids des nuages
Association de Mafateurs
Vue sur l’îlet Malheur du Sentier Augustave
Canal des Orangers
Parfois des rocs mouillés jaillissent des arcs-en-ciel.
Grandes eaux, grandes orgues
Paisible bassin Boeuf, j’y ai trouvé un oeuf
Tel père telle fille
La cascade blanche
Hellbourg, îlet joli
Quand la terre fume, c’est le signal pour le serpent à plumes…
Quel panache!
Douce fraîcheur du matin, claquement des galets dans l’eau
Aérolithes et glyphes
Sur l’Antécime du Piton des Neiges
Descente vers la Roche Ancrée
Non loin du Morne Langevin, se dessine le toit de l’océan Indien
Le Piton de la Fournaise pointe son nez
De Mamod camp à la plaine des Chicots
Bassin la Paix porte bien son nom
Palmiste Rouge, royaume de la lentille
Sous le multiple voile de la mariée
Cascade Pichon
Arêtes du Piton Cabri
Sentier Scout
Vue du Piton Be Massoun
Sieste sur les Hauteurs du Tapage
Bassin Carrosse
Traversée à gué de la rivière des Galets
Les pentes sud du Piton de la Fournaise
Cime du Grand Benare
Peacefull Bethleem
La Grande Cascade
Grand Etang
Rivière Langevin
Avoir un creux dans la forêt primaire
Mafate vu du Maïdo, fleurs jaunes, le monde devient énigmatique
La Mare à Martin
Cascade Niagara
Bras de la Plaine
Soleil Couchant
Trois Roches
Grand Bassin
Echanges gazeux à la Roche Ecrite
Takamaka
Barbes de Jupiter (usnées barbues)
Anse des cascades
Grottes inquiétantes
Cascade Blanche
Vue sur Cilaos
Dos d’âne – Plaine d’Affouche
Culture extensive de strato-cumulus
Une forêt de mousse et d’ombres
Les bassins oniriques de la rivière Langevin
Piton Fougère
Le voyage de Guliver à Liliput
Le bocage au soir qui tombe
Alien le retour
Entre-Deux Bras de la Plaine
Le phénomène sectaire touche tous les pays, y compris les sous-sols
Piton Tortue
Saint-Expédit, un légionnaire romain devenu roi de la loterie, présent jusque sous l’écorce terrestre
En voilà un gros lézard… Et ce vert, on s’y noierait (un peu comme Philippe).
Pour finir nous devons remercier nos compères de l’île, ces belles rencontres qui ont ponctué et embelli notre temps passé là-bas. Ceux du club du Bocage, les camarades randonneurs, en particulier Jérôme (merci pour nous avoir fait découvrir de beaux sentiers marrons), merci à toutes les personnes qui nous ont aidé, à un moment ou à un autre, à trouver des solutions à nos problèmes. Ah, et j’allai oublier, merci à Rando Pitons, le site de rando incontournable de l’île, qui nous a indéfectiblement soutenu dans nos escapades et aiguillé vers les sentiers les plus goûtus!