Partagé entre alpages particulièrement chaleureux et sommets acérés; entre le tour du Thabor, la vallée de la Clarée, désormais très courtisée, et ses innombrables lacs scintillants, ce massif pour le moins secret, voire sous-côté (et on espère qu’il le restera), regorge de merveilles et de trésors naturels. Lesquels font de lui notre paradis pédestre, au sein d’une région très riche en contrastes, les Alpes de Haute-Provence. Nous ne lui voyons aucun équivalent. Seules les Dolomites pourraient à vrai dire rivaliser avec ses extravagances géologiques. Sur le Mont Thabor, on se sent sur Mars ou sur la lune; quant à l’ascension du Grand Galibier, il ouvre un panorama des plus splendides: Très certainement l’un des plus beaux belvédères du coin. On domine les Alpes Françaises, Suisses et Italiennes! Mais quel que soit l’étage Alpin, les paysages dégagent une poésie indéfinissable, étourdissante; les couleurs frôlent le divin; de fascinants contrastes enchantent le voyageur enivré de beautés, livré à une multitude d’énigmes. Coincé entre la Vanoise au nord et les Écrins au sud, beaucoup plus avare en glaciers que ses glorieux voisins, ce massif compense par sa singularité et par son immense palette de couleurs: Visuellement, c’est simple, on touche le Graal! Découvrez avec nous ce secteur méconnu, aux arêtes étranges et aux centaines de lacs d’altitude.
La Clarée et sa vapeur en suspension
Les Rois Mages, vus du Cheval Blanc
Un lac paisible au bout du monde
Vue rétrospective du chemin parcouru, du Col de la Ponsonnière
On laisse un monde de glace à nos pieds
Le torrent du Rif se jette, sans hâte, dans les bras de la Guisane
Les lacs Ste Marguerite scintillent après une nuit de bivouac aux abords du refuge Thabor
Là c’était au Kazakhstan… Non, toujours les Cerces à partir du Queyras voisin
Les Cerces sont à la montagne ce que Mozart est à la musique. Non, je ne m’exalte pas!
Certains marcheurs ne portent dans leur sac que des plumes d’oiseau bleu
Un affluent de la Clarée
Les massifs déchiquetés du Pic de l’Aigle en arrivant au Col des Rochilles
Du col des Muandes au Cheval Blanc, coup d’œil sur la barre des Ecrins
Ô douce clarté, ô petit vent frais… Voici la vallée la plus célèbre de ce massif, où les Briançonnais promènent leurs chiens, (quand ils délaissent l’Orceyrette)
Symétries cristallines d’un matin de bonheur pur
Montagnes érodées
La chapelle St Sauveur résume la foi chrétienne: Une métaphysique pour gros temps.
Et il y a ceux qui ne croient pas aux sirènes…
Puis vient ce moment où les terres commencent à spiraler, et où vous vous demandez si-il n’y avait pas quelque chose dans l’eau que vous venez de boire. Ce qui n’est qu’un début…
Une fine dentelle de brume s’accroche aux perspectives
Le lac répondant au doux nom de « cornu » pointe de son extrémité-est notre destination: Le Thabor
Cime du Thabor, géologie étrange, hybride: Quarztite, silicate, schiste, grès…
Tourbière alimentée par la Neuvache avant le col de la Chapelle
Myrtilliers sauvages, lentilles d’eau saisies par le gel et couleurs du midi
Le Thabor et son paradis terrestre à quelques lieux du refuge Drayère…
Rarement paysage ne m’a paru plus sucré…
Orage en vue sur la vallée étroite.
3178m, sommet du Thabor. Les lacs de Curtalès sur la gauche, Cerces, Écrins, Aiguilles d’Arve…
Un cavalier solitaire, un samouraï dansant, un berger sans troupeau?
Lac gelé sur fond d’arêtes fossiles
Tonnerre de pierre!
L’homme aux semelles de vent. L’homme qui tirait le char du vent
Alpages du refuge Thabor
Cascade de Fontcouverte
Crête passante, tsunami de grès
Vue sur le Thabor (à gauche) se mirant dans l’œil du Curtalès
Le Grand Galibier et son aura saisissante
Aperçu de la vallée étroite: L’une des vues innombrables dans la descente du Thabor
On dirait que les arbres ont déteint dans l’eau
On dirait que le pays a déteint sur la vache
Cheminons vers la cheminée qui monopolise le soleil
Les teintes savanesques du col des Rochilles
Est-ce qu’une tornade se forme au loin?
Vallée de la Clarée, prélude au crépuscule
Sans doute le coin le plus Italien de France (voir histoire de la contrebande dans la vallée étroite).
Demoiselles (mal) coiffées
Terres fauves indomptables
Souches disloquées dans des eaux kaki
Le refuge du Thabor échappera-t-il au smog?
Nous ouvrons l’œil sur kyrielle de lacs, passée une nuit criblée d’étoiles
United Cerces Of Alpina
Refuge de Terre Rouge
L’immense pyramide de Melchior et son piédestal
Vue sur Bardonnèche dans le Piémont
Détection d’un filon d’or au fond d’une poche d’eau
Jeter des ponts entre terre et ciel
Crêtes flambées au-dessus du lac Long (la liste des Lacs Longs est longue comme le bras)
Pourquoi il est si bon d’avoir une vie à coucher dehors…
Regard lointain vers le col de l’échelle et le Piémont, lieu de passage des migrations vers la France
Fééries hivernales: Tâches d’encre et cristaux échancrés
Du col de la chapelle: Lacs glaciaires, Curtalès, au fond les aiguilles d’Arve
Notre lac vert préféré, lequel reste de glace, laquelle se fendille
Zébrures d’ombres, feuillets d’ardoise: Un autre massif culte s’offre à nous: L’Arvan
La muraille du monde vert
« Misty Morning » chantait Van Morisson
Le lac vert de Valmeinier n’a pas à rougir devant ses rivaux
Rapide passage câblé
Conspiration bovine
Ecrins et glaciers, à l’antécime du Thabor
« Soyez vous-mêmes. Les autres sont déjà pris. » Oscar Wilde.
Les yeux de la montagne toisent la voie lactée.
Bataillon de linaigrettes au garde-à-vous dans une eau couleur pétrôle.
Si le monde est la toile, le peintre c’est l’eau
Si l’Architecte avait un kodak, il passerait son temps à faire des selfies
Vers le col de Thures, une fenêtre s’entrebâille
Lac aux eaux torves du grand Ban, à mi-chemin entre Valloire et Névache
Pouvoir sans fin de l’eau
A partir de quand une flaque devient un lac?
L’hiver approche à pas d’hermine
Bon là, nous sommes au lac des Cordes, dans le Queyras, pas dans les Cerces à proprement parler, mais tellement dans l’esprit, et si proche géographiquement…
Le lac des Cerces, célébrité locale, abrite une faune riche, y compris humaine
Encercelés, ça existe?
Petit coin de verdure au pied du Galibier
Les Lacs Longs sont un peu comme les Rois de France… Lac Long, troisième du nom…
Temps plombé au col de Thures
Les Dieux jouent aux Mikado avec des troncs
Et les nuages forment le troisième côté du triangle
Second Lac Long aux zébrures blanches
Riche palette d’herbe, silence sans verbe
Pyramide suspendue des Rois Mages
Regard vers le refuge Drayère; couleurs grenat, purpurine, caramel, et, si l’on regarde bien, zinzolin…
Chemin faisant vers le Thabor
Les éperons Cerciens façonnent de petites mains aux doigts crochus
Une victoire prématurée?
L’inertie polaire
Tourbières et pozzines aux sources de la Clarée
Cascade de Fontcouverte
Le tunnel (ou l’entrée du monde des enfers)
Et au milieu coule une rivière
Grand Lac au-dessus de la Tête de Colombe (sur fond d’Ecrins Géants)
La délicieuse Clarée n’attend pas le nombre des années
Ni ces montagnes aux oreilles d’âne
Rencontre du septième type à 2800m d’altitude
Une cascade qui se mérite
Lac Serpent
Plateau de Roche-Noire – Sculpture sur bois signée Zeus
Lac inférieur de la Madeleine
Ainsi coule la Clarée…
Dans son immense voyage…
Un artiste givré, triture son image
Les Alpes au blanc manteau…
Descente vers le lac blanc du Col Termier
Le Gardiole supérieur, premier des triplés
Lève la tête dans les bois accouplés à la brume..
Lac de Bissorte et son modeste barrage
Sonate d’automne
Dans la poche du Grand Galibier
Le Mont Tricératops
Et les bouquetins du col des Béraudes
… donnent aux Cerces leur caractère indomptable
Vue à 3320m sur les Alpes Grées et les Alpes Cottiennes, et bien-sûr sur les Cerces
« Jadis le moi était caché dans le troupeau, aujourd’hui le troupeau est caché dans le moi »
Paysages lunaires du Thabor
Plus haut encore, le sommet nous dévoile un versant multiple
Le pic de la Moulinière donne l’impression qu’un peintre s’y est repris à deux fois puis qu’il a abandonné sa palette
La Pointe des Cerces s’enrhume dans son habit de mousseline et de brumes d’automne
Retour vers Valmeinier, dont voici la piscine municipale
Tourbières sous le col des Rochilles
Cataracte sauvage
Pour un instant, la montagne voudrait être volcan
Les Rois Mages vus du col des Muandes
J’ai une passion pour cet endroit, juste après Plan Lachat, face au col du Galibier.
Le côté extra-planétaire de la montagne éclate quelquefois en fin d’après-midi
Le plus grand lac de la Madeleine côtoie les hautes sphères à front renversé
« Jubilation vers le ciel » Toujours bien aimé ce titre de roman, beaucoup moins son contenu.
La frange revient à la mode côté transalpin
Vue sur la barre des Ecrins depuis le Galibier
J’avais pourtant bien petit-déjeuner, sans pouvoir m’empêcher de voir danser les bûches de Noël. Etait-ce la faim ou le pur effet de l’imagination?
Les mystérieux lacs de la Madeleine
La Vallée Étroite ouvre sur le Piémont Italien
Lac des Gardioles inférieur
Un cervidé en ambassade
Montée au col de la Ponsonnière. Remarquez l’ombre prolongeant le piémont.
Tableau givré d’un début d’automne
Lac des Gardioles et linaigrettes.
Nos frères onagres
L’auréole d’un songe
L’un des premiers lacs découvert dans les Cerces, le Laramon
Un bel œil bleu sous le col Termier (2876m).
Concours de sculptures sur paille à Valloires
Nevache dans son bel habit du soir, 100% coton
Le hors-sentier dans la neige de la veille prend une saveur particulière
Crue et passerelle du diable. Lors d’un après-midi pluvieux
Une photo ratée peut parfois dévoiler une aura.
Un lac où nous nous sommes baignés non loin du refuge des Marches
Les cimes hantées au lac des Béraudes
Le Thabor miroité dans les lacs de Curtalès
Celui-ci était trop froid pour y plonger un orteil
Un virage en épingle
Le lac serpent et les Écrins
Un surgeon d’eau dans un désert de pierres
Les Rois Mages au complet (dur de les faire tenir sur une photo)
Il est rare de voir une pyramide dans ce massif, mais quand cela arrive, on approuve
Blue Lagoon, avec un soupçon de Curaçao
Sur les berges du lac Chavillon
Le lac des Cerces demeure l’endroit le plus fréquenté du massif
Beauté austère
Dans la descente au col de la Vallée Étroite, on voit des crêtes pareilles à des échines d’iguane
Rivière à l’heure des adieux
Mille milliards de mille Thabor
Vallée Étroite
Clarée: Éclair de lucidité
Vue d’avion sur les Alpes du sud (3320m)
A la recherche des lacs Billon
Au pied de la Pointe des Cerces
Triade (terre, ciel, eau)
Vous l’aurez compris, cette région de France nous a envoûté. Comment est-ce arrivé? Ma foi, chemin faisant. Nous n’hésitons plus à y retourner presque chaque année, pour parfaire notre connaissance des environs. Ici, chaque montagne est unique, mémorable, comme occupant une place à part. Chaque sommet marque de son empreinte le paysage et les affluents, nombreux, drainent quantité de petits lacs ravissant. Nous sommes dans les Alpes du sud; le caractère méridional s’affirme dans les pâturages d’altitude aux teintes moutarde; pourtant, l’eau occupe une place centrale dans ses contrées frontalières où le désert croît plus que jamais. Notre terre d’élection est fragile; il faut en prendre soin. En été, avec des températures frôlant souvent les 40° la sécheresse menace; les hautes herbes grillent sur place. L’automne demeure sans doute la saison préférée des amoureux des Cerces, pour ses lumières diamantines (délivrées des particules fines de chaleur Saharienne) rendant le mieux justice à ses contrastes. Nous avons d’abord connu le col de la Ponsonnière, une randonnée en soi inoubliable- préludant à la montée au Grand Galibier- laquelle nous fit jurer de revoir ce petit massif confidentiel, d’approfondir notre première rencontre. Ce fut un ballet amoureux, une danse nuptiale entre nous et les Cerces. Plus tard seulement, courant 2018, nous découvrîmes la légendaire vallée de la Clarée, que je ne ne suis pas loin d’élire la plus belle vallée de France (citoyens, tous aux urnes!). Seulement, autant le label existe pour les villages, autant je ne crois pas qu’il en aille de même pour les vallées!
J’aime particulièrement les clues, ces points d’entrée, ces portes ou ces ponts donnant accès aux Cerces: Ils participent de l’enchantement. Il s’agit d’une sorte d’initiation tout en douceur aux confins alpestres. Plonger, même une phalange, dans ces eaux pures, c’est bel et bien risquer de ne plus s’en remettre. Nous n’en sommes pas revenus! Ces ouvertures sur un monde de crêtes préhistoriques, de cheminées de fée, de steppes enchanteresses nous ont ébloui, et notre trouble ne s’est pas démenti sur la durée. La montagne ici plus qu’ailleurs entrouvre une dimension cosmique, embrase les portes de la perception dont parlait William Blake. En guise de Narthex, un pont, une colline ou rien qu’une petite sente courant entre deux pins. Contrairement aux longs préludes des Ecrins, on se retrouve ici précipités dans l’étrange, jetés dans le bain. C’est comme passer soudainement d’un supermarché à un temple Hindou. Ainsi nous sommes-nous laissés encerceler!
Presque toutes nos sorties dans ces montagnes auront produit sur nous une impression inaltérable de fascination: Parfois, il est arrivé que la Vanoise me déçoive. Idem pour les Écrins. Je me suis même surpris à rester de marbre face aux immenses chaînes de Belledonne; j’irai même jusqu’à dire que ce territoire m’a laissé un froid au coeur. Jamais les Cerces! Non, je n’ai encore posé les yeux sur aucune laideur, ni n’ai ressenti la moindre banalité dans cet infime fragment de l’arc Alpin (se déployant tout de même sur deux pays). Il n’y a ni remontées mécaniques, ni vestiges industriels (seulement un ancien camp militaire, au Seuil des Rochilles) et voilà! La recette tient finalement sur un paradoxe: On est isolés, totalement seuls au monde, et pourtant tout près des plus illustres cols de montagne (Le Lautaret, le Galibier). En lévitation, mais pas si haut que ça tout compte fait. Même les vedettes locales, le Thabor et le Galibier, ne concentrent finalement pas tant d’attention de la part du public, qui lui préfère la Vanoise ou les Ecrins. Les foules s’en vont ailleurs pour notre plus grand bonheur. La sensation de paix, de quiétude propre aux grands espaces, l’omniprésence de l’eau et des sources (dénombrer les lacs du coin serait une tâche interminable) offre une impression de nature inaltérée. On ne verra jamais trace d’un pylône ou d’une construction disgracieuse. J’ajouterai que la physionomie du massif des Cerces prête magnifiquement au bivouac. Ces montagnes érodées aux cimes déchiquetées ont parfois l’air de pures abstractions flottant au-dessus du monde; ses toundras aux teintes pastel, ses eaux diaphanes où se reflètent tantôt la Meije tantôt les aiguilles d’Arve n’ont de cesse d’émerveiller les inconditionnels de ce massif, dont nous sommes désormais.