Vercors – Immersion dans la Réserve

Vercors – Immersion dans la Réserve

De la Drôme à l’Isère, du Diois au Trièves, le massif du Vercors enjambe les départements et déborde sur les sommets voisins du Devoluy, dont certains pics se partagent la paternité; il jette son ombre sur la Chartreuse et les Bauges, étire de longues vallées creusées dans le calcaire, encadrées de falaises stupéfiantes. Nous apprécions tout particulièrement les pré-alpes en automne, qui semble la période idéale pour arpenter les hauts-plateaux de la réserve dans des conditions de pleine solitude. Sauvages, isolées et silencieuses, les cimes du Vercors sont certes modestes, mais elles dégagent une impression majestueuse. On ne le surnomme pas pour rien « forteresse ». Les altitudes n’étant pas trop élevées, la présence de la neige se fait moins contraignante que dans les massifs avoisinants. Quant aux célèbres vires de ce pays de crêtes, elles relèvent pour certaines de l’épreuve de force. Pour exemple, les vires d’Archiane, entamées quelques années plus tôt, m’avaient laissé un souvenir impérissable.  Marcher dans la réserve relève du défi; du rituel initiatique- rien, absolument rien n’est cartésien là-haut, alors si à cette solitude d’ascète s’ajoute la désorientation ou quelques névés mal placés, on ne saurait où donner de la tête. En tous les cas, c’est un vieux rêve qui se réalise pour nous. Il tient en deux syllabes: Vercors.

Dans la réserve du Vercors, il existe des lois particulières, des règles qui lui sont propres. Rien à voir avec la haute-montagne; les repères sont différents, le balisage presque inexistant; cela s’apparenterait à une marche dans le désert. Les difficultés paraissent de pures abstractions, les crevasses des mirages et les distances des illusions d’optique. De fait, le paysage paraît flotter comme dans un rêve; il radote, se répète presque à l’infini. N’a-t-on pas déjà vu passer ce rocher bizarre, et cet arbre mort…? La physionomie du terrain induit à l’esprit une certaine confusion. Les dénivelés sont assez faibles, mais la fatigue provient d’ailleurs; on parlerait plus de dispersion, ou d’éberluement. Le plateau s’apparente d’abord à un fouillis de pierres, à un immense reg pelé, à un no mans land où aucune vie ne s’accroche; on s’y engage comme un mammifère en territoire hostile. Or, c’est au contraire là que les grands mammifères des Alpes sont les moins timides; des bouquetins par dizaines, des cerfs, des chevreuils, des chamois et des marmottes, des lynx, et pourquoi pas le loup?… La faune est extrêmement riche dans la réserve, du fait justement de son isolement (Le survol de la zone est formellement interdit), contrairement à la flore.

Ainsi il y a à marcher ici quelque chose d’une expédition lunaire. Cette friche laissée à elle-même depuis des siècles renferme des beautés qu’il faut savoir débusquer, à force de patience, d’observation assidue. Sur le plan de l’orientation, mieux vaut avoir son GPS à portée de main: Méfiance même! Entre le Pas de l’Ours et les Rochers du Parquet, les ravins sont très nombreux; par temps couvert, le moindre faux pas pourrait être mortel, d’autant qu’il n’est aucun chemin pour vous repérer. Toute honte bue, nous avons décidé de ne plus compter sur les panneaux ou sur le balisage des itinéraires dans la région, encore qu’il ne s’agisse nullement d’une critique. Reste à savoir manier une carte numérique, un topo-guide, sans quoi vous serez dans l’obligation d’attendre les conseils cardinaux d’un Vertacomicorien.

Au menu, les crêtes de Gresse-en-Vercors par temps plombé, l’ascension du Grand Veymont, un mini-tour du Mont Aiguille, en trois temps trois mouvements, le pas de l’oeil par le vallon de Fauge et, comme toujours, de petites marches dans des endroits sans noms, des errances sans but précis, des improvisations selon l’humeur du ciel.

 

Le Grand Veymont culmine au dernier plan, objectif d’une sortie à venir…

Cascade de la Druise, dans son entonnoir naturel

Comble de la sauvagerie: Le Canyon des gueulards, moussu et silencieux.

Le Trièves à nos pieds / Les crêtes du Devoluy au dernier plan

Le serpent des nuages se love puis se rétracte, reptation de fumée…

Les ravins sur les hauts-plateaux semblent prêts à s’écrouler.

Ventripotents s’abstenir.

La méditation renvoie au stade fœtal

Ces gorges sont les forges des mondes à venir

Plateaux d’altitude enfantant la forêt de Saou

La marche est une forme scripturale, une sorte d’écriture couchée

Les remparts du Vercors : Forteresse de pierre.

Le Mont Aiguille de profil

La montée aux Trois Becs

Léger excès de Cairns

Entre le Pas de l’Aiguille et le Pas de l’Ours

Saou, l’automne te va comme un gant

La rosée s’évapore avec douceur, une bien belle journée s’annonce

Joli torrent bleuté vers St Michel-Les-Portes

Œuvre inachevée d’un poète anonyme

Une longue traîne délicate rend songeur, venons-nous de dormir dans une caravane?

Et bah oui… et c’était plutôt cool. Même qu’on n’a pas eu à couper de bois.

Mais n’est-t-il pas temps de se remettre en marche?

Le beau vallon de Fauge

L’Aiguille s’apparente de ce point de vue à un étrange Lingam

« Nous sommes des nains posés sur des épaules de géants. »

Est-ce qu’on peut parler d’éclaircie?

Nuages, si nous vous regardons de haut, ce n’est pas par mépris, mais bien pour vous comprendre…

A-t-on jamais vu crêtes plus soyeuses?

Inspiration torrentielle

La mode du chapeau est-t-elle de retour?

Les randos sans chemins, les bonheurs sans promesse…

Nous cheminons avec des chasseurs mais peinons à sympathiser. Si nous tombons nez à nez avec un faon, vont-t-ils ouvrir le feu? La question nous glace. L’automne est aussi la saison de la chasse.

La dignité est essentiellement question de point de vue, et d’exposition lumineuse

Les hautes vertus de la moyenne montagne

… les ballades fluviales, on ne sait jamais jusqu’où elles nous emmènent

Regard vers le Pas de l’œil et les Trois Sœurs

Pitons rocheux taillés à l’averse dans l’impure tradition des roches tendres

Les chevaux passent en moyenne 15 à 16h à brouter en continu, si possible associés à plusieurs congénères. S’en dégagent deux constatations: D’un la gourmandise est peut-être un vilain défaut,  mais l’homme n’en a pas le monopole. De deux, on peut être paresseux et gourmand et avoir fière allure.

Avez-vous jamais vu plus charmant pisse-en-lair?

Belvédère de la Bourne

Du Pas de l’Aiguille au Pas de l’Ours

L’incontournable Mont Aiguille

Encore lui

Jusqu’où iriez vous?

Du haut du Grand Veymont

Curiosité réciproque

Lumière tombante

Lumière montante

Du Pas de l’œil au Trois Sœurs

Les vergers de Gresse-en-Vercors

Une gorge où nous retournerons.

Au coeur du vallon de Fauge

Chercher Charlie

Boule d’angoisse

« Sur les falaises de marbre »

De là, le Mont Aiguille porte bien son nom

Nuage en vortex

Si ce n’était pas un bouquetin entouré de sa famille nous aurions pu trouver sa posture inquiétante

Le pivot du Vercors sur sa ligne de niveau

Etagne au bord du gouffre

Tableau pastoral

Les pentes du Veymont

A contre-jour

Ne résistez pas à vos courants de fond…

A gauche le cairn le plus étrange jamais observé (voir rubrique: cairns de compétition)

Ravins du Pas de l’Ours – Rochers du Parquet

Colline aux lignes douces

Du monde à la fenêtre

Village vertical

Vercors-Technicolor

On est vraiment passé par là?

Le genre de sentiers qu’on affectionne

Cirque d’Archiane, trop tard pour les vires

Petite cascade sympa (la Fauge)

Le tonnerre gronde

Opalin-Drôme

Peu de temps après l’aube

Vallon de la Fauge

Les pierres semblent aspirées dans cette fosse des Mariannes

Arbres à moignons

Sapins et acacias adoucissent ces paysages de pitons et de chaos rocheux

Arbres biscornus, ramures méandrines, l’air lui-même semble onduler

Belle vue sur le Triève

C’est ce qu’à la Réunion on appellerait un bonnet de prêtre

Lever la tête en entrant dans la grotte de Choranche

Les montagnes érodées des Trois Becs dans le Diois…

… augurent les précipices de la forêt de Saou

La pointe est du Vercors

Les ongulés sur les hauts-plateaux

Le cirque d’Archiane

Vertige des Trois Becs

 

Cette année le ciel n’a pas été d’excellente humeur, mais nous avons pu négocier quelques sorties plaisantes, à l’arrachée. Autant, dans le Diois, notre chouchou reste évidemment la traversée des trois Becs et de la forêt de Saou, autant côté Isère, ce zigzag entre les ravins et les gouffres des Rochers du Parquet, cette longue dérive du Pas de la Selle au Pas de l’Aiguille, reste notre sortie la plus mémorable…

Laisser un commentaire